De notre sœur Fides Mbabarempore, communauté de Bobo Dioulasso.
Je voudrais vous partager une expérience qui m’a beaucoup touchée et qui a réveillé en moi un appel à renouveler ma relation avec la Vierge Marie, de ce qu’elle est pour moi, pour l’Église et pour nous, comme SMNDA. Ce partage est bien orienté dans la ligne de l’AMV, une autre forme de la vivre chez nous et autour de nous.
La veille de la solennité de l’Assomption de la Vierge Marie de cette année, l’association des femmes de notre paroisse St Vincent de Paul, de Bobo Dioulasso au Burkina Faso, avait organisé une prière du chapelet. La procession s’est mise en route tout près de notre communauté, avec la statue de la vierge Marie, en direction de la grotte qui est devant notre église.
En tant que communauté, nous étions toutes présentes, femmes parmi les femmes et aussi comme Sœurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique. Nous portions des bougies allumées, que nous avons déposées, plus tard, devant la statue de la vierge Marie car c’était aussi une joie de célébrer les 20 années d’existence de cette grotte paroissiale.
Ce qui fut important pour moi dans cette prière du chapelet, c’est la manière dont nous avions intégré nos prières et demandes dans le chapelet, demandant à la Vierge Marie d’intercéder pour nous, nos familles, nos communautés chrétiennes, notre pays en recherche de paix et cohésion sociale ainsi que la paix dans le monde entier.
Comme SMNDA, cela m’a parlé dans le sens que nous sommes des Sœurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique et nos constitutions nous rappellent que
Dès ses Origines, la congrégation s’est mise sous la protection de Notre Dame d’Afrique. Pour nous, Marie est celle qui a cru et a collaboré à la rédemption. Comme autrefois avec les apôtres, elle est présente partout où se construit l’Église » (Const. n. 4).
Comme congrégation, nous portons le nom de Notre Dame d’Afrique et nous en sommes fières. A travers les chants, nous nous rappelions que Marie est là pour nous soutenir et accueillir nos prières et les offrir à son Fils. Je me rends compte que le chapelet est la prière la plus simple et qu’elle est souvent très aimée des gens simples ; en même temps, c’est une prière très puissante dans notre foi catholique, par laquelle nous recevons beaucoup de grâces.
Dans ses Pensées, notre fondateur, le Cardinal Lavigerie, disait :
Je suis persuadé, et je l’ai toujours été, que je n’ai pu faire aucun bien si ce n’est que par l’intercession et la protection spéciale de la Sainte Vierge. Je crois que les Missionnaires ne feront jamais rien sans son aide.
Je crois que ces femmes de notre paroisse ont compris que, par Marie, elles pouvaient présenter tous leurs soucis et préoccupations, et c’était une leçon pour moi, car nous avons toujours des intentions particulières personnelles, de communauté, d’entité et congrégation, mais j’ai recours à qui ? Tournons-nous vers Notre Dame d’Afrique qui a toujours été très présente quand notre fondateur avait des doutes sur l’avenir de notre Congrégation.
Pendant la procession, Il y eut de la prière, de la danse sur les chants mariaux et du temps pour exprimer nos intentions particulières. La route était toute à nous : véhicules et motos n’étaient pas autorisés à l’emprunter et les gens du quartier étaient au bord de la route admirant la foule qui exprimait sa foi et sa dévotion envers la vierge Marie. N’était-ce pas là une sorte d’évangélisation ? Pour moi, j’en étais convaincue : c’en était une !
Dans la foule, la grande majorité était des femmes de la paroisse ; toutes portaient le pagne de la Légion de Marie et il y avait les hommes, les consacrés, les jeunes en formation, les jeunes filles et garçons ainsi que les enfants. C’était aussi un moment de rencontre et de prière pour la paix surtout dans notre région du Sahel.
Comme SMNDA, nous sommes sous la protection de la Vierge Marie et dans notre histoire, elle occupe une place très importante plus spécialement pendant la période de doutes sur l’avenir de notre congrégation. Apprenons donc de Mère Marie Salomé qui a su demander son intercession et s’engager au cas où la congrégation continuerait à vivre. Que le nom du Seigneur soit béni, nous sommes toutes là aujourd’hui ! La congrégation vit et elle vivra !
À la fin de cette procession, il y a eu l’écoute de la Parole de Dieu suivie d’une homélie de notre curé, l’Abbé Jean Gabriel Damiba. C’était important de nous aider à faire le lien entre la place de Marie dans l’Église et sa participation dans le mystère du salut car il y a parfois un danger de nous arrêter à Marie et d’oublier qu’elle nous accompagne vers son Fils Jésus.
Dans sa lettre circulaire no. 12, Mère Marie Salomé nous dit :
Adressons-nous à cette bonne Mère avec une entière confiance. Dieu lui a remis ses trésors et toutes les grâces nous viennent par ses mains.
Cela me confirme que nous avons la chance, nous catholiques et SMNDA, de l’avoir pour mère. Nous avons des privilèges à notre disposition, renouvelons notre relation avec Marie Notre Dame d’Afrique ; elle est présente pour nous comme elle l’a toujours été pour les apôtres.
Nos Constitutions nous rappellent aussi que
la récitation du chapelet, de tradition dans la Congrégation, est un moyen privilégié de méditer les mystères de la vie du Christ en union avec Marie (Const. n. 52).
Je crois que cette prière, qui a beaucoup inspiré nos sœurs depuis les débuts, reste toujours utile pour nous, aujourd’hui, dans nos communautés. C’est la prière qui nous lie aussi à la communauté chrétienne et c’est aussi, dans certains endroits, l’un des moyens qui nous permet de rejoindre les jeunes. Unissons-nous aux femmes musulmanes de certains endroits qui savent bien que Marie entend leurs demandes !
Que Marie Notre Dame d’Afrique continue de nous porter dans ses mains et qu’elle intercède pour les vocations missionnaires dans l’Église et spécialement dans notre Congrégation.