Joséphine naît en 1869 au Sud Soudan.
Elle vit avec ses parents, 3 frères et 4 sœurs à Olgossa, un petit village du Darfour, près du Mont Agilerei. La première peine qu’éprouve Joséphine, c’est quand ceux qu’elle appelle « négriers », en réalité des membres de tribus arabes qui faisaient le trafic des esclaves, enlèvent sa sœur aînée :
« Je me souviens encore, raconte-t-elle en 1910, combien Maman a pleuré, et combien nous avons pleuré nous aussi ».
Un jour, entre 1876 et 1877, elle subit le même sort que sa sœur : on l’enlève et la porte au loin.
« Je ne pensais qu’à ma famille, j’appelais Papa et Maman, avec une angoisse dans le cœur impossible à décrire. Mais personne, là-bas, ne m’écoutait ».
Vendue comme esclave à plusieurs reprises sur les marchés de El Obeid et de Khartoum, elle est traitée brutalement par ses ravisseurs. Elle en oublie bientôt le nom qu’elle a reçu de ses parents. Bakhita, qui signifie “chanceuse”, est le nom que lui imposent ses ravisseurs.
Elle appartenait à un général turc qui lui avait fait subir de cruelles scarifications quand ce dernier décida de vendre toutes ses esclaves. Bakhita est alors acquise par le consul d’Italie à Khartoum, Calisto Legnani, en 1883. Sa vie change alors radicalement :
«Le nouveau maître était assez bon et il se prit d’affection pour moi. Je n’eus plus de réprimandes, de coups, de châtiments, de sorte que, devant tout cela, j’hésitais encore à croire à tant de paix et de tranquillité »
En 1885, le consul Legnani doit quitter le Soudan à cause de la révolution mahdiste et Bakhita lui demande de l’emmener. Il accepte et ils s’embarquent avec une famille amie, les Michieli. Arrivés à Gênes, Madame Maria Turina Michieli demande à garder Bakhita à son service. Elle travaillera comme baby-sitter de sa fille qui étudie auprès des Sœurs Canossianes Filles de la Charité. Et c’est là que Bakhita demande à connaître ce Dieu que, depuis son enfance, “elle sentait dans son cœur sans savoir qui Il était”.
En 1890 elle est baptisée et reçoit le nom de Joséphine.
Ensuite la famille italienne vient rechercher sa “propriété” pour la ramener en Afrique. Joséphine manifeste le désir de rester en Italie. Face aux insistances de la famille, elle reste ferme et plus tard elle écrit:
“Je suis sûre que le Seigneur m’a donné la force jusqu’à ce moment”.
Grâce à l’aide de la supérieure des Sœurs Canossianes et du Cardinal de Venise, elle rachète sa liberté et elle rentre au Noviciat. Pendant cinquante ans elle vit une vie de prière et de service comme religieuse, jusqu’à sa mort survenue le 8 février 1947.
Pendant son agonie Bakhita revit les jours terribles de son esclavage et plusieurs fois elle supplie. “S’il vous plait, allégez les chaines…. elles sont lourdes!”
Sainte Joséphine à été canonisée en 2000. Il y a un mouvement populaire qui l’invoque comme Sainte Patronne des personnes kidnappées et des victimes de la traite