Après avoir travaillé contre la traite au Burkina Faso, Sr Angela s’engage dans sa nouvelle communauté à Nairobi.
En 2019, j’ai suivi une formation en ligne sur la traite des êtres humains et la gestion de projets organisée par Talitha Kum International à l’UISG (Union Internationale des Supérieures générales). La formation sur la traite des êtres humains m’a ouvert les yeux sur le défi que représente la complexité de ce phénomène dans notre société actuelle. Les connaissances acquises m’ont permis de collaborer avec les Sœurs du Bon Pasteur pour former un réseau au Burkina Faso. Ce réseau s’étend aux pays proches qui sont la source, le lieu de transit ou de destination de la traite des êtres humains. J’ai également été très impliquée dans la création d’un programme de sensibilisation au sein de l’archidiocèse de Bobo et d’un autre diocèse du pays. J’ai également participé à l’accompagnement de personnes victimes de la traite. Le contact direct avec ce groupe m’a donné un zèle dévorant pour faire ce que je pouvais pour contribuer à la lutte contre la traite des êtres humains. La manière de défigurer la personne humaine et la douleur infligée à la victime de la traite dépassent l’entendement. La formation reçue a été d’une grande aide pour comprendre les mécanismes du système de traite des êtres humains et acquérir les compétences nécessaires pour se tenir aux côtés de ces personnes avec amour et compassion. Pendant la formation, j’ai appris la gestion de projets qui m’est d’une grande aide. J’ai partagé mes connaissances avec différents groupes et, en collaboration avec d’autres religieux, nous avons réussi à mettre en place un premier projet au Burkina Faso pour sensibiliser les pays voisins. Nous avons mis en pratique les compétences et les connaissances acquises et cette expérience a fait grandir en nous, en tant que réseau, l’importance de la crédibilité et de l’engagement pour atteindre l’objectif du projet. Je suis heureuse que Talitha Kum Burkina continue à sauver les victimes de la traite et à prévenir la traite des êtres humains.
Lorsque j’ai déménagé au Kenya, j’ai continué, rejoignant le groupe de religieux luttant au Kenya contre la traite des êtres humains. Talitha Kum International m’a également demandé de faire partie de l’équipe de coordination africaine pour la formation d’autres religieux en Afrique afin de créer un réseau et d’unir nos efforts en tant que femmes et hommes religieux.
Cette expérience m’a permis d’étendre mes contacts en Afrique et de sauver en ligne des personnes victimes de la traite. La première rencontre avec une personne victime de la traite ne pouvait pas me laisser indifférente ; au contraire, elle a fait naître en moi une soif profonde et sincère de faire partie des femmes engagées pour la dignité et le respect de la personne humaine, car je crois que nous sommes tous créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Cela répond très bien à l’une des quatre orientations. Où que je sois, je reste vigilante sur la question de la traite des êtres humains. J’apprécie beaucoup le partage et la contribution interculturelle des divers collaborateurs dans le réseau contre la traite ; c’est un aspect très important dans le travail d’équipe mais aussi dans notre monde globalisé où nous travaillons avec différentes cultures et leur impact sur la traite des êtres humains. Il y a beaucoup de vérité dans l’affirmation que lorsque nous collaborons avec d’autres, notre propre charisme trouve aussi de nouveaux moyens de s’engager avec d’autres sans perdre notre spécificité ; nous contribuons alors, avec notre spécificité propre, aux efforts globaux pour dénoncer cette injustice et ce commerce inhumain.
Sr Angela Kapitingana, Nairobi, Kenya